Décrypter le Règlement européen sur l’IA – Un guide pour les startups : Partie 1

December 20, 2024
Décrypter le Règlement européen sur l’IA – Un guide pour les startups : Partie 1

Recent Articles

December 20, 2024
Le projet de loi sur la propriété des actifs numériques, présenté par le gouvernement britannique le 11 septembre 2024, marque une avancée décisive dans l’adaptation du cadre juridique aux enjeux de la finance numérique. À l’heure où le Bitcoin s’apprête à franchir le cap symbolique des 100 000 dollars et où la capitalisation mondiale des cryptomonnaies dépasse les 3 300 milliards de dollars, ce texte apporte enfin la clarté légale que les acteurs économiques attendaient au Royaume-Uni. Désormais, les cryptomonnaies — avec en tête le Bitcoin — et les jetons non fongibles (NFT) sont officiellement considérés comme des biens meubles soumis au droit anglais et gallois. Cette évolution offre aux institutions financières, aux investisseurs et aux jeunes pousses du Web3 une assise juridique solide : droits de propriété, recours en cas de vol ou de fraude, et mécanismes efficaces pour régler les litiges internes. En somme, il s’agit d’un véritable tremplin pour consolider la confiance et attirer de nouveaux capitaux. Le choix de ce moment n’a rien d’anodin. Dans le contexte du Brexit, le Royaume-Uni s’efforce de réaffirmer sa place de leader financier mondial. Bien que la séparation d’avec l’Union européenne ait engendré des incertitudes, ce projet de loi témoigne d’une volonté délibérée d’attirer capitaux, talents et entreprises issues du secteur numérique. Il ne s’agit pas seulement d’un ajustement réglementaire, mais d’un message fort : Londres entend demeurer un pôle d’innovation et de stabilité dans la finance internationale. Ce positionnement s’inscrit plus largement dans un mouvement de modernisation juridique. L’Electronic Trade Documents Act, entré en vigueur le 20 septembre 2023, en est un autre exemple. Sans lien direct avec la réforme en matière de propriété numérique, ce texte facilite la dématérialisation des documents commerciaux, contribuant à la fluidité et à la sécurisation du commerce international. Ensemble, ces initiatives confortent l’image d’un Royaume-Uni résolument tourné vers les enjeux technologiques de demain. À l’échelle internationale, la réglementation des actifs numériques reste un sujet de débat et de fragmentation. Les États-Unis, pourtant souvent en pointe, peinent à dégager une approche cohérente, comme l’illustrent les procédures menées par la SEC contre des géants tels que Ripple ou Coinbase. Cette incertitude nourrit la méfiance de certains acteurs. Le Royaume-Uni, en revanche, offre un environnement législatif clair, gage de stabilité pour les entreprises et les investisseurs. Dans ce contexte, la place londonienne se présente comme un pôle d’attraction majeur pour les acteurs de la blockchain et de la fintech en quête de repères législatifs fiables. Les startups du Web3 et les entrepreneurs du secteur disposent désormais d’un cadre juridique propice à l’innovation et à la croissance. Les professionnels du droit et de la finance, de leur côté, bénéficient d’un référentiel solide pour accompagner efficacement leurs clients. Au final, cette démarche cohérente et proactive devrait inciter nombre d’acteurs internationaux à considérer le Royaume-Uni comme un partenaire de choix pour l’avenir de la finance numérique.
December 20, 2024
(Loi n° 2023-835 du 23 octobre 2023 visant à accélérer la production d’équipements industriels nécessaires à la décarbonation de l’économie et à améliorer l’attractivité des sites industriels) Alors que le changement climatique demeure un enjeu mondial pressant, les gouvernements s’efforcent de soutenir l’émergence de technologies plus respectueuses de l’environnement. Dans cette optique, la France a promulgué, le 23 octobre 2023, la loi relative à l’industrie verte, marquant ainsi une avancée significative. Ce texte législatif global vise à réduire les émissions des industries existantes et à attirer de nouveaux investissements dans les technologies bas carbone. L’objectif est de positionner la France comme un pôle industriel de premier plan dans le domaine de la transition écologique, accélérant la transformation de son appareil productif. 

Comprendre les classifications de risques et leurs exigences

Le Règlement (UE) 2022/2063 sur l’intelligence artificielle (ci-après « Règlement sur l’IA ») est officiellement entré en vigueur le 1er août 2024. Il s’agit du premier cadre juridique global consacré à l’intelligence artificielle au niveau mondial. Son application sera progressive, certaines dispositions clés devenant obligatoires à partir de 2025. Ce texte vise à garantir un développement de l’IA à la fois sûr, responsable, et porteur d’innovation, tout en instaurant un climat de confiance et de transparence au sein de l’Union européenne. Pour les startups technologiques, ce cadre réglementaire représente à la fois un défi et une opportunité : comprendre et s’adapter aux nouvelles exigences sera essentiel afin de respecter la législation et de consolider des avantages concurrentiels durables dans un secteur en pleine mutation.



Les startups doivent trouver un juste équilibre entre innovation et responsabilité. Le Règlement sur l’IA contribue à cet objectif en fournissant un référentiel complet, assorti de lignes directrices opérationnelles et de normes favorisant un développement éthique de l’IA. Ses dispositions définissent les modalités et l’étendue de la supervision et du contrôle que les entrepreneurs doivent mettre en place. Il est donc impératif que ces derniers saisissent pleinement les enjeux avant de lancer un produit d’IA sur le marché dans des conditions optimales de sécurité et de conformité.


Le Règlement sur l’IA distingue quatre types de systèmes d’IA, classés selon leur niveau de risque : inacceptable (pratiques d’IA interdites), élevé (systèmes d’IA à haut risque), limité (systèmes destinés à interagir avec des personnes physiques), et minimal ou nul (non soumis aux dispositions du Règlement sur l’IA). Comprendre ces classifications est fondamental pour les startups, puisqu’elles déterminent les exigences en matière de conception, de déploiement et de surveillance des solutions d’IA. Cette connaissance est primordiale pour garantir la conformité et limiter les risques opérationnels.


Systèmes d’IA à haut risque et exigences obligatoires

En raison de leurs répercussions potentielles sur les droits fondamentaux et la sécurité, les systèmes d’IA à haut risque font l’objet d’une réglementation particulièrement stricte, afin de garantir les normes les plus élevées en matière de bien-être individuel et sociétal. Les startups actives dans des domaines tels que le diagnostic médical, les véhicules autonomes ou les technologies RH doivent satisfaire à ces exigences pour conserver leur compétitivité et opérer en toute légalité.


Un élément central de la conformité réside dans la mise en œuvre de cadres complets de gestion des risques. Les startups doivent instaurer des processus permettant d’identifier, d’évaluer et d’atténuer les risques à toutes les étapes du cycle de vie de leurs projets d’IA. Il est également indispensable de surveiller efficacement ces systèmes et de prévoir des mécanismes d’intervention proactive. Cela pourra passer par l’adoption de méthodologies d’évaluation des risques flexibles, capables d’évoluer au même rythme que la technologie elle-même.


Les jeunes pousses devront par ailleurs accorder une attention particulière à la qualité des données et mettre en place des garanties contre les biais. Ces mesures s’inscrivent dans les orientations du Règlement sur l’IA, qui insistent sur l’importance de recourir à des ensembles de données représentatifs et exempts de partialité lors de la formation des modèles. Un jeu de données biaisé génère des résultats inéquitables, particulièrement problématiques dans des domaines sensibles tels que la santé ou le recrutement. Les startups doivent donc surveiller la qualité de leurs données et se doter de mécanismes de prévention et de correction des biais.


La conformité exige également une plus grande transparence et explicabilité. Les entreprises doivent veiller à rendre leurs processus d’IA transparents et à expliciter leurs méthodes de prise de décision. Cette démarche inclut notamment la communication de toutes les limites inhérentes au système. Cette transparence renforce la confiance des utilisateurs et engage l’ensemble des parties prenantes dans une logique de responsabilité.



Enfin, même au-delà de ces multiples exigences, le Règlement sur l’IA impose la mise en place de solides dispositifs de supervision humaine. Il s’agit d’introduire des procédures permettant à l’humain d’intervenir dans les décisions critiques lorsque cela s’avère nécessaire. Cette intervention garantit que la technologie ne fonctionne pas en vase clos et contribue à prévenir ou atténuer les conséquences indésirables dès leur apparition.

L’urgence de la conformité

De plus en plus de pays reconnaissent l’importance d’une IA éthique et veillent à ce que les startups se conforment au Règlement sur l’IA. Compte tenu de l’intérêt grandissant que suscitent les systèmes d’IA, les entreprises en conformité pourront aisément tirer parti des opportunités stratégiques qui se présenteront. L’urgence de la mise en conformité doit inciter les startups à agir sans tarder, sous peine de se retrouver dépassées dans un paysage en pleine transformation.


Se conformer au Règlement sur l’IA ne constitue pas seulement une obligation juridique, c’est également un choix stratégique. Cela permet d’éviter des sanctions financières, de préserver l’image de marque et de renforcer la confiance des clients. Aujourd’hui, consommateurs et investisseurs exigent des solutions transparentes, fiables et sécurisées. Répondre aux exigences du Règlement avant ses concurrents témoigne d’une approche visionnaire, rassure sur la maîtrise des risques et consolide la crédibilité de l’entreprise.


En adoptant une lecture contextualisée du Règlement sur l’IA, les startups pourront continuer à innover de manière sûre et pérenne. Elles contribueront ainsi à l’instauration d’un écosystème d’IA à la fois solide et respectueux de principes éthiques. Au-delà de l’obligation légale, la conformité constitue donc une base solide sur laquelle asseoir leur réussite et leur développement futur.

December 20, 2024
Comme évoqué dans la Partie 1, les exigences proactives du Règlement sur l’IA représentent un véritable défi pour les jeunes pousses technologiques. Il peut être complexe, surtout pour une startup en phase de démarrage, de décrypter ces nouvelles règles et d’en anticiper l’application. Néanmoins, en adoptant une approche stratégique, il est possible de transformer ces obligations en atouts concurrentiels.

Share this article

Share by: