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Comme évoqué dans la Partie 1, les exigences proactives du Règlement sur l’IA représentent un véritable défi pour les jeunes pousses technologiques. Il peut être complexe, surtout pour une startup en phase de démarrage, de décrypter ces nouvelles règles et d’en anticiper l’application. Néanmoins, en adoptant une approche stratégique, il est possible de transformer ces obligations en atouts concurrentiels.
Les startups doivent, tout d’abord, accorder une attention particulière à la qualité des données et aux mesures préventives contre les biais. Cette exigence s’inscrit dans le cadre de l’Article 10 du Règlement sur l’IA, qui impose aux systèmes d’IA à haut risque d’utiliser des données fiables et impartiales. Pour nombre de jeunes entreprises s’appuyant sur des sources de données hétérogènes et non structurées, ce défi peut s’avérer complexe. Au-delà du recours à des algorithmes avancés de détection des biais et à des processus automatisés de nettoyage des données, les startups dépourvues de ressources considérables pourront mettre en place des flux de traitement de données intégrant un contrôle régulier de la diversité et de l’équité des informations. Impliquer d’autres parties prenantes, qu’il s’agisse de partenaires, de consultants ou de tierces parties indépendantes, permettra d’assurer la pertinence, la représentativité et l’intégrité des données. Des audits externes et périodiques, menés par des organismes spécialisés, pourront également valider la conformité aux dispositions du Règlement.
La transparence et l’explicabilité constituent un autre défi de taille pour les startups. Les systèmes d’IA les plus avancés, tels que ceux fondés sur l’apprentissage profond, fonctionnent souvent comme des « boîtes noires » dont les processus internes sont difficiles à interpréter. Pour y remédier, le recours à l’IA explicable s’impose. Cette approche permet de mieux comprendre les mécanismes de décision des modèles, d’en retracer les étapes clés, et de rendre plus accessible le fonctionnement même des algorithmes. Adapter la documentation à différents profils, par exemple en utilisant des schémas, des tableaux de bord d’interprétabilité ou des éléments visuels, facilitera également la compréhension tant pour les spécialistes que pour le grand public. Enfin, travailler de concert avec des data scientists afin de trouver un équilibre entre performances du modèle et clarté de l’explication assurera une meilleure maîtrise de l’IA sur le long terme.
La mise en place d’une documentation robuste et de dossiers de suivi constitue un autre pilier de la conformité. Le Règlement exige des organisations qu’elles conservent des informations détaillées sur le développement des systèmes d’IA, les sources de données utilisées et les traces d’audit relatives aux processus décisionnels. Or, les jeunes entreprises n’ont pas toujours les moyens financiers ou humains d’assumer une telle charge administrative. Une solution consiste à instaurer dès le départ des pratiques de documentation standardisées. L’utilisation de systèmes de gestion de versions, par exemple, permettra de tracer précisément chaque modification apportée aux documents et bases de données, assurant ainsi une traçabilité irréprochable. Les startups disposant de moyens plus conséquents pourront faire appel à des logiciels de gestion de la conformité pour automatiser la tenue des registres, garantissant cohérence et fiabilité tout au long du cycle de vie de leurs projets.
Le Règlement sur l’IA exige également une supervision humaine et une gouvernance adaptée, domaines dans lesquels nombre d’organisations accusent encore du retard. Afin de répondre à cette exigence, il est essentiel que chaque acteur sache précisément quel est son rôle. Établir des politiques claires, investir dans des outils de suivi en temps réel et former les employés à intervenir lorsque cela est nécessaire représentent des étapes-clés. Les startups ont avantage à intégrer une structure de gouvernance dès la genèse de leur projet, garantissant ainsi que la supervision humaine accompagne la croissance et l’évolution de leurs systèmes d’IA.
Enfin, l’instauration d’un environnement propice à la responsabilisation et à la conformité favorisera la culture de l’éthique. Au lieu de considérer la mise en conformité comme un impératif ponctuel, les startups doivent l’intégrer comme un processus continu, traversant l’ensemble des opérations. Cette approche holistique peut inclure la collaboration entre ingénieurs, data scientists et juristes, dans le but d’élaborer une stratégie d’ensemble répondant aux critères éthiques requis. Les efforts consentis à cet égard pourront être reconnus et valorisés, qu’il s’agisse de récompenser les équipes les plus exemplaires ou de mettre en avant les bonnes pratiques auprès des partenaires et des clients.
Malgré la complexité des contraintes réglementaires, les stratégies évoquées ci-dessus permettent aux startups de s’adapter et de se conformer au Règlement sur l’IA. Au-delà du simple respect de la loi, il s’agit d’une opportunité de consolider la confiance des consommateurs, de renforcer l’image de marque et d’acquérir une réputation de leader responsable et visionnaire. En adoptant une démarche proactive et réfléchie, les jeunes entreprises peuvent transformer leurs efforts de conformité en un véritable levier de croissance et de crédibilité.
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